dimanche 14 août 2016

Au feu! A l'eau!

20ème dimanche du temps ordinaire
Au feu ! A l’eau !
Luc 12,49-53

Par les temps qui courent –violences et guerres-, l’évangile de ce dimanche pourrait inciter certains à choisir des ripostes musclées, voire à attaquer des ennemis réels ou imaginaires, puisque Jésus nous promet la guerre et non pas la paix sur la terre.

Ici Jésus de Nazareth revient sur sa mission, telle qu’il l’imagine et telle qu’il a déjà commencé à la réaliser. Elle ne se déroule pas sans contradiction ni sans opposition. La croix pointe déjà à l’horizon. Il est bon que les communautés chrétiennes s’en souviennent, celles auxquelles s’adresse l’évangéliste Luc.

Apporter un feu sur la terre ! C’est une composante de l’imagerie biblique qui décrivait la venue du Messie et le jugement de Dieu. Le Christ a éprouvé cette brûlure dans l’épreuve de sa passion et de sa mort, ce qu’il nomme ensuite son « baptême ». Par ces mentions, Luc fait sans doute mémoire de ce qui a aussi touché les premiers chrétiens dans leur existence quotidienne, à savoir leur baptême « dans l’eau et le feu », mais aussi leurs souffrances endurées par fidélité à l’évangile. Comme Jésus en somme.

Peut-être avaient-ils rêvé d’un Messie qui apporterait une paix tranquille, comme l’avaient  annoncé les anges de Noël. Il leur a fallu affronter des divisions, toujours par fidélité au Christ, et cela jusque dans les familles.  En attendant le retour du Christ, les choix radicaux pour Jésus ne peuvent qu’être risqués. Encore faut-il assumer cette condition chrétienne dans l’esprit de Jésus. Et ça peut aller jusqu’à subir le feu sans jamais l’allumer ailleurs, ça peut signifier passer par le baptême de la croix en répondant par le pardon, ça peut aboutir à des divisions inévitables sans en fomenter de nouvelles.

A Pentecôte –dont Luc a si bien parlé dans les Actes-, il y eut aussi du feu, et bientôt des baptêmes pour le salut de tous. A notre tour d’apporter ce feu-là et ce baptême-là dans notre humanité, nous les apôtres d’aujourd’hui, nous les enfants de la Pâque et de la Pentecôte. Nous l’Eglise en ce monde.

Nous pouvons alors partager l’impatience du Christ. Comme nous voudrions que notre société soit plus humaine, que l’Eglise soit encore plus transparente à l’Esprit de la Pentecôte. Pour avancer sur ce chemin, sans céder aux séductions de certains incendiaires, il nous faut revenir sans cesse à la lumière de la Parole de Dieu et aux inspirations de l’Esprit.
A l’eau de la vraie vie. Au feu du véritable amour.


Claude Ducarroz

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