mercredi 4 avril 2018

Et après Pâques?

Et après ?

Et voilà ! C’est déjà fini. Pâque est passée. On a profité des vacances, malgré le temps maussade. Certains sont venus à l’église. Il y avait foule en quelques endroits privilégiés. C’était en « petit comité liturgique » dans la plupart des sanctuaires plus modestes. Ainsi va la vie !
Et après ? Et maintenant, après Pâques ?
« Fils de Dieu, vous êtes fils de la résurrection », dit Jésus (Cf. Luc 20,36). Surtout après avoir fêté Pâques. Et comment donc ?
J’entrevois trois terrains d’exercice prioritaires.
* Ne serait-ce pas le plus beau service que les chrétiens puissent rendre à toute l’humanité, y compris à celles et ceux qui se définissent incroyants ? A savoir continuer de croire et d’affirmer que le destin de toute personne humaine dépasse les étroites limites de sa naissance et de sa mort.
Nous sommes les veilleurs de l’éternité, les gardiens de la transcendance humaine. Nous estimons tellement la valeur de la personne, quelle qu’elle soit, que nous persistons, fût-ce contre vents et marées, d’annoncer sa mystérieuse dignité par sa vocation à la vie éternelle au-delà de la mort. Plus que jamais, quand semblent s’éteindre les lumières de la foi, il nous faut entretenir ardemment la petite bougie allumée à la flamme du cierge pascal. Elle nous rappelle cette merveille : l’être humain –tout humain- est à ce point accroché à Dieu qu’il n’échappera jamais au rayonnement de son amour puisque la vie a été plus forte que la mort dans l’évènement de la résurrection de Jésus de Nazareth. Dont acte.
* Tout cela peut paraître bien spirituel, et même surnaturel. Alors soignons aussi notre deuxième terrain d’exercice pascal. Je pense à l’Eglise. Des chrétiens, errants dans les tempêtes de l’individualisme religieux ou irréligieux, ne tiennent pas le coup très longtemps. Notre foi –pur don de Dieu- nous est aussi offerte par une communauté. C’est en communauté que nous pouvons continuer de croire au Dieu de Jésus Christ, et même de donner envie d’y croire. La vague pascale doit irriguer nos communautés chrétiennes comme une rivière peut féconder même les rivages les plus asséchés. Chrétiens re-nés à Pâques, nous ne pouvons que soutenir plus ardemment les projets de renouveaux de l’Eglise tels que le pape François et tant d’autres leaders religieux nous les proposent, en particulier du côté des périphéries humaines et par des réconciliations œcuméniques. Il serait étonnant, et même navrant, que l’Eglise ne soit pas davantage « réformée », autrement dit « fille de la résurrection ».
* Mais nous ne sommes pas chrétiens –par grâce - seulement pour nous.  Le dessein de Dieu en Jésus vise toute l’humanité. Rien ne nous empêche –bien au contraire- de semer dès ici-bas des graines pascales dans les strates complexes de notre humanité. Dans nos relations quotidiennes, chacun avec les charismes dont il dispose, nous pouvons transformer, voire transfigurer l’ambiance de notre société. Sans l’illusion de construire un impossible paradis sur la terre, il est important que les chrétiens, unis à tous leurs frères de bonne volonté, créent des ilots de justice, de paix et de fraternité partout où ils vivent et agissent. Que voilà de belles pâques anonymes, mais réelles, qui peuvent peut-être augmenter dans le cœur des personnes le bienheureux désir du royaume de Dieu promis.
Tout a été accompli sur la croix et dans la Pâque de Jésus.
Mais avec lui, d’une certaine manière, tout reste à faire.
Le Ressuscité embauche toujours. Allons-y !

Claude Ducarroz                                                                                       3487 signes




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